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Le chien qui défie

Dernière mise à jour : 21 févr. 2022


éducation canine

"Il me défie du regard"... Vraiment ? Ou est ce nous qui interprétons ce comportement en fonction de ce que l'on croit, auquel cas, il est toujours possible que l'on se trompe.


Souvent ce terme, lorsqu'il est utilisé, a comme base de pensée, la notion de la place à préserver dans une hiérarchie de dominance. En gros, le chien nous dit qu'il est là et qu'il nous montre bien que c'est lui qui est le plus fort. Il ne va pas "s'écraser" devant nous.

On pourrait aussi observer objectivement et réfléchir en laissant la place à un autre chemin :


- On sait aujourd'hui que les études scientifiques des année 60-70 sur les loups ont abouties à des conclusions erronées. Elles étaient de plus basées sur des groupes formés artificiellement (par l'humain) et placés dans un environnement limité. Un alpha qui materait tout le monde et qui serait le plus fort. "Tu veux ma place de chef ? Tu vas devoir me battre." Vu les circonstances créées, on comprend mieux les résultats (mettez 50 bonhommes dans une cour de prison, affamez les, retirez leur tout et balancez un sandwich ! Mad max !)

Bref, pas la peine d'en écrire des pages, le mieux est d'écouter le scientifique à l'initiative de cette étude, qui 20 ans plus tard à le courage d'expliquer qu'il s'est trompé.




Et voilà ! Donc avant de parler de meute et de place dans une hiérarchie, il faut bien penser que ce mythe à la dent dure et à été dénoncé par son propre "créateur".

Je met des guillemets puisque la première notion d'alpha, de dominant, à été proposée par... le nazis. Une pyramide avec Hitler tout en haut, ses lieutenants juste en dessous etc etc...


Nous avons donc :


- David Mech qui dénonce sa propre étude scientifique (merci à lui pour son courage vu les ravages que cela à fait sur les chiens). Un loup qui voudrait la place d'un soit disant chef reviendrait à comparer mon petit neveu qui annoncerait vouloir prendre la place de papi.


- On sait que le chien n'est pas une sous espèce de loup (Coppinger & Coppinger).


- Comparer le chien au loup dans son éducation reviendrait à éduquer nos enfants en appliquant nos connaissances sur les singes (Ian Dunbar).


Nous voilà libres, on peut souffler et peut être commencer à voir le chien comme un animal, un individu unique aussi, prendre en compte d'où il vient, ce qu'il est et dans quel contexte nous le faisons vivre.


Le chien va tout simplement apprendre et s'adapter. Va en découler des comportements ponctuels (fonction des situations) puis/ou des comportements systématiques.

Le chien va naturellement éviter le conflit. Il va même le dire, communiquer en ce sens. D'où l'importance d'apprendre à comprendre le chien et son chien en particulier. Face à un danger, un malaise, la première réaction d'un chien sera la fuite ou tout du moins s'extraire. Encore faut il qu'il le puisse (quid de la laisse dans les apprentissages par exemple...).

Il va aussi, non pas défier mais simplement essayer d'obtenir une ressource (l'homme peut être une ressource, un câlin, un objet ou un espace), le plus facilement et lui donnera une valeur. Cette valeur déterminera ses comportements. On prendra comme exemple la protection de ressources, où un chien montre des signes d'agressivité. Normal puisqu'il veut la protéger. Les signaux de communication et le niveau d'agressivité seront fonction de ce qui marche et le chien ne défiera pas mais communiquera et adaptera sa réponse comportementale. Aucune arrière pensée de mater ou dominer.


Ma vision du chien prend alors toute son importance : suis je l'humain qui impose des règles humaines et socialement acceptables (dont le chien n'a même pas conscience) donc j'oblige le chien à faire comme je dis ?

Ou bien, je me demande pourquoi il réagit ainsi et je travaille avec lui pour lui montrer et apprendre à banaliser, dévaloriser, ignorer, en changeant sa motivation de base ? En gros, respecter l'animal qu'il est et son fonctionnement et l'amener à d'autres apprentissages.

On voit là l'importance des conditions d'élevage, de l'éducation du chiot une fois arrivé dans sa famille pour qu'il parte avec les bonnes bases. Et là, on est très loin du "assis, couché, panier" ! On se retrouve dans les apprentissages de la frustration, du partage, du calme, de la bonne communication etc... Et l'humain doit apprendre à écouter son chien et le mettre dans des situations que le chien peut gérer, le laisser communiquer sans intervenir et surtout lui permettre de s'extraire des situations qui le gêne.


Non le chien ne défie pas, il réagit comme il peut et n'a aucune volonté de dominer ou vaincre qui que ce soit. Si nous avions le même ego que le chien, la paix règnerait !

Il n'y a pas plus "vrai" qu'un chien. C'est du pur. Une émotion et son cerveau et son corps réagiront.

Jouez aux échecs avec un chien et vous gagnerez tout le temps. Il n'aura jamais un coup d'avance pour arnaquer qui que ce soit. Et si le résultat est bon pour lui, il le refera. N'est ce pas hyper normal ?!



Stéphane / Nos chiens & nous.

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